Votre coffre de mots de passe n’est pas seulement une liste : c’est un système qu’il faut inspecter, renforcer et partager proprement. La méthode gagnante tient en trois étapes. D’abord, auditer la base pour débusquer doublons, réutilisations, mots de passe trop courts et identifiants exposés dans des fuites. Ensuite, moderniser l’authentification en privilégiant les passkeys (clés d’accès) et des facteurs forts, afin de rendre les captures clavier et l’hameçonnage beaucoup moins efficaces. Enfin, organiser la famille ou le foyer numérique avec des rôles minimaux et des coffres partagés par thème, pour que chacun ait juste ce qu’il lui faut—pas plus. Ajoutez à cela des codes de secours rangés au bon endroit et une routine d’entretien mensuelle, et vous obtenez un quotidien fluide : connexions rapides, récupération simple en cas de panne, et une surface d’attaque fortement réduite sans sacrifier le confort.
Audit intelligent : dédupliquer, renforcer et surveiller les fuites en continu

Commencez par l’audit intégré de votre gestionnaire : il repère les mots de passe faibles, répétés, anciens ou absents d’un enregistrement 2FA. Corrigez en priorité les logins réemployés sur des services critiques (mail, banque, cloud), puis montez progressivement le niveau d’entropie (phrases de passe longues, uniques). Activez l’alerte de fuites (surveillance des identifiants exposés) et ajoutez un mail de récupération dédié, différent de votre adresse principale. Pour chaque compte clé, basculez la 2FA en TOTP ou clé matérielle plutôt qu’en SMS. Faites un inventaire : quels accès sont réellement utilisés ? Archivez ou supprimez les comptes orphelins. Côté navigateur, réduisez le nombre d’extensions en doublon et désactivez l’enregistrement natif si le gestionnaire s’en charge. Terminez par un tableau de bord propre : aucun rouge (fuite ou faiblesse), peu d’orange (à réviser), et une majorité de vert. Vous partez ainsi d’une base assainie, prête pour la suite.
Passkeys et facteurs forts : migrer sans casse et garder un plan B
Les passkeys remplacent progressivement les mots de passe en liant votre identité à un secret stocké dans l’appareil (ou synchronisé de façon chiffrée), validé par biométrie ou code. Avantages : résistance au phishing, zéro saisie, et impossibilité pratique de « réutiliser » la même clé ailleurs. Procédez par priorités : e-mail principal, gestionnaire de projets/banque, puis réseaux sociaux. Quand le site le propose, créez une passkey en plus du mot de passe, testez la connexion, puis supprimez le mot de passe après vérification de l’accès sur un second appareil. Conservez toujours des codes de secours et au moins deux facteurs indépendants (par exemple : passkey + clé matérielle, ou passkey + TOTP). Documentez une procédure de récupération : où se trouvent les codes, qui peut aider, que faire si le téléphone est perdu. Enfin, synchronisez prudemment : chiffrement bout-à-bout activé, et appareils de confiance explicitement enregistrés et révoqués au besoin.
Famille et partage : coffres dédiés et droits minimaux, sans friction

Organisez la maison en coffres thématiques : « Abonnements », « Enfants/École », « Maison/IoT », « Administratif ». Attribuez des rôles : un administrateur (vous) gère l’invitation des membres, un co-admin de secours, et des contributeurs/lecteurs pour le reste. Principe d’autorisation minimale : les enfants lisent le Wi-Fi et les comptes ludo-éducatifs, mais ne voient pas la banque ; la personne qui gère l’énergie accède aux portails fournisseurs, pas au coffre « Administratif ». Désactivez l’export pour les comptes lecteurs si votre gestionnaire le permet. Utilisez des éléments partagés plutôt que d’envoyer des mots de passe par messagerie. Programmez une revue trimestrielle : retirer l’accès d’un ancien appareil, nettoyer les partages temporaires, réviser les passkeys créées. En cas d’urgence, l’accès délégué (contact de confiance) donne uniquement la visibilité décidée, pas l’ensemble du coffre. Ainsi, chacun trouve ce dont il a besoin, et vos documents sensibles restent cloisonnés.
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