Quand le secteur vacille, le maillon le plus fragile de votre accès reste souvent l’alimentation du routeur (et de l’ONT fibre). Une microcoupure suffit à provoquer un redémarrage, une adresse IP perdue, et des minutes sans réseau. La solution n’exige pas un onduleur PC encombrant : un mini-UPS DC dédié, ou une powerbank USB-C Power Delivery avec câble convertisseur, suffisent pour maintenir le 9–12 V propre dont vos équipements ont besoin. L’idée est simple : lisser les creux de tension et fournir une autonomie de 30 à 120 minutes, le temps de terminer un appel, d’envoyer un document ou d’attendre le retour du courant. Pour y parvenir, il faut choisir le bon format d’alimentation, dimensionner l’autonomie à partir de la consommation réelle, vérifier la compatibilité des connecteurs et planifier une installation qui s’active sans intervention. Bien réglé, votre réseau reste joignable et vos appareils ne décrochent plus à chaque sursaut du secteur.
Mini-UPS DC ou batterie USB-C PD : choisir la bonne « brique » pour votre routeur

Un mini-UPS DC (12 V ou multi-tensions 5/9/12 V) se place entre le chargeur mural et le routeur. Il recharge sa propre batterie tout en délivrant un courant régulé et, en cas de coupure, bascule instantanément sans interruption. C’est le choix le plus simple si votre routeur et votre ONT utilisent des barrels classiques (5,5×2,1 mm) et des tensions fixes. Alternative flexible : une powerbank USB-C PD capable de négocier 9 V ou 12 V, couplée à un câble PD-trigger (USB-C → DC) qui convertit le profil PD choisi en sortie barrel. Cette option est polyvalente (elle servira aussi à l’ordinateur ou au téléphone) mais nécessite une négociation PD fiable et un câble de qualité. Pour les bornes Wi-Fi/routeurs PoE, un injecteur PoE alimenté via un convertisseur PD-→-PoE fait très bien l’affaire. Dans tous les cas, vérifiez la tension requise (étiquette bloc d’origine), le courant max et la compatibilité du connecteur.
Dimensionner l’autonomie : calcul simple et marge contre les pointes
Calculez la puissance réelle de vos équipements. Un routeur domestique consomme souvent 6 à 12 W, un ONT 3 à 6 W, une borne Wi-Fi 8 à 15 W. Additionnez, puis ajoutez 30 % de marge pour les pointes. L’autonomie théorique (en heures) ≈ capacité utile (Wh) / charge (W). Exemple : une powerbank 20 000 mAh (≈ 74 Wh utiles) alimentant un routeur 8 W + ONT 5 W (= 13 W) tient ≈ 5,5 h avant pertes ; comptez 3,5–4,5 h réelles en tenant compte des conversions. Si votre réseau n’a besoin que du routeur (modem câble alimenté par le réseau de l’opérateur), la même réserve durera plus longtemps. Côté mini-UPS, préférez un modèle qui annonce une capacité en Wh plutôt qu’en mAh (souvent trompeur). Si vous visez uniquement la continuité (microcoupures, creux), une petite batterie 10 000–15 000 mAh suffit ; pour des coupures longues, ciblez 50–100 Wh cumulés ou couplez deux solutions.
Câblage et compatibilité : tension, polarité, PoE et « pass-through » propre
Respectez la tension nominale (9 V ≠ 12 V) et la polarité centre positif standard des barrels. Les câbles PD-trigger permettent de sélectionner 9/12/15 V : verrouillez le profil requis et testez hors production. Vérifiez aussi le courant en sortie : un routeur 12 V / 1 A exige que la brique fournisse au moins 1 A en continu (préférez 1,5–2 A). Pour les points d’accès PoE (48 V), utilisez un convertisseur PD 12/15/20 V → 48 V PoE puis l’injecteur adéquat, ou un mini-UPS PoE natif. Côté « pass-through », choisissez un mini-UPS qui alimente en permanence le routeur pendant qu’il se recharge : vous évitez les micro-coupures au basculement. Évitez les adaptateurs et rallonges en cascade : chaque jonction ajoute des pertes et des faux contacts. Enfin, placez la brique ventilée et accessible, avec des câbles courts bien fixés : moins de chute de tension, moins d’arrachements accidentels pendant une coupure.
Continuité et réseau stable : DNS, redémarrages et tests de routine
Un réseau qui reste alimenté… doit aussi rester joignable. Si votre opérateur coupe le modem/ONT en amont, garder le routeur allumé ne suffira pas pour internet, mais préservera le LAN et les services locaux (NAS, imprimante, domotique). Pour maximiser la continuité WAN, placez routeur + ONT sur la même brique. Réduisez les instabilités en fixant des DNS résilients et en conservant l’option de reconnexion automatique PPPoE/DHCP avec backoff modéré. Programmez un redémarrage hebdomadaire de confort si votre matériel y est sensible, mais désactivez-le pendant les plages à risque. Testez votre chaîne : débranchez le secteur 2–3 minutes et observez ping, débit et stabilité Wi-Fi ; répétez chaque trimestre. Surveillez l’état de la batterie (LED, application) et remplacez-la si l’autonomie chute. En bonus, créez un profil QoS qui protège vos appels/jeux pendant que la brique débite : une marge d’upload garde un ping plat même sous tension limitée.
Sécurité et entretien : batterie saine, charge maîtrisée et rangement

Les batteries apprécient la température modérée (20–25 °C) et les cycles réguliers. Évitez de laisser une powerbank à 100 % en permanence : un cycle mensuel (décharge à ~50–70 % puis recharge) la maintient en forme. Sur mini-UPS, vérifiez l’état de santé une fois par an et remplacez le pack si le fabricant le permet. Utilisez uniquement des chargeurs certifiés pour la charge PD et bannissez les câbles douteux : sous-tension = instabilité et redémarrages. Étiquetez chaque câble/tension et conservez le bloc d’origine du routeur dans la boîte : utile en dépannage. Enfin, rangez la brique hors poussière, avec un dégagement pour éviter la chauffe pendant une longue coupure. Avec une installation propre et un contrôle trimestriel, votre réseau traverse microcoupures et délestages sans perdre la session, et vos visioconférences ne tombent plus au moment critique.
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